a) La galerie François Ier

L’aile de la galerie François Ier, bâtie en 1528, se développe sur trois niveaux.
Au rez-de-chaussée se trouvait l’appartement des Bains, consacré aux soins et aux plaisirs hédonistes du corps. François Ier avait fait construire, dans la tradition des thermes romains, un ensemble de sept salles (bains avec étuve, pièce abritant une baignoire, salle avec un bassin au centre entourée de chambres de repos). Dans ces lieux étaient exposés des tableaux de chevalet de Léonard de Vinci (la Joconde et la Vierge au rocher), de Raphaël ou encore d’Andrea del Sarto. Cet appartement des Bains permettait la satisfaction des sens, le développement du goût et la jouissance du raffinement esthétique.
Au troisième niveau, se trouvait la bibliothèque de François Ier, dont les ouvrages permettaient d’embrasser toutes les connaissances de l’époque. C’est Guillaume Budé, célèbre traducteur des textes anciens qui gérait les collections.

La galerie François Ier  se situe au premier étage et relie les appartements royaux à la chapelle de la Trinité . Elle magnifie le pouvoir royal, mais aussi le cheminement du monde matériel (la chambre du Roi) vers le monde spirituel (la chapelle).
La décoration de la galerie (1533-1539) fut confiée à une équipe d’artistes dirigée par Rosso. Elle est particulièrement caractéristique de la première École de Fontainebleau. Dans ses compositions complexes, souvent dramatiques et tendues, transparaît l’influence de Michel-Ange. Il faut noter que deux peintures de cette galerie ne sont pas de Rosso : Danaé est due à Primatice et La Nymphe de Fontainebleau est due à Alaux (XIXe siècle). La galerie est composée de sept travées comportant une imbrication de techniques variées : des lambris en noyer sculpté, œuvre de Scibec de Carpi, qui courent tout le long de la partie inférieure ; et au-dessus prennent place des peintures à fresque, encadrées de sculptures de stucs (mélange de poudre de marbre et de plâtre). Le choix de ces matériaux, associés en un ensemble décoratif cohérent, en fait une œuvre extrêmement novatrice dans les années 1530.
Le programme iconographique se lit d’est en ouest, c’est à dire de la chambre du roi vers la chapelle . La première partie s’inspire largement des mythes et récits antiques afin d’évoquer la fatalité de la guerre, le poids du destin, le vieillissement, le malheur et la mort. La deuxième partie, côté chapelle, valorise plutôt la monarchie et le roi.
Ce cycle d’une grande complexité a sans aucun doute été imaginé par un lettré nourri des auteurs de l’Antiquité et d’ouvrages emblématiques. Parmi les sources littéraires, certains reconnaissent Ovide (43 av.J-C. –17 ou 18 apr. J-C. ).

Programme iconographique de la galerie François Ier

Lecture et interprétation de quelques fresques

L’interprétation reste encore difficile en l’absence de textes d’archives consignant le programme iconographique. Le décor se réfère en général à la personne du roi et à la culture gréco-latine. Toutefois il existe un certain consensus autour des fresques suivantes :