Les Dames au Bain

L’une est légèrement de dos tandis que la seconde, joue avec la cottoire de perles autour de son cou tandis que derrière elles, une nourrice allaite un enfant emmailloté. À l’arrière-plan, une servante s’affaire à chauffer de l’eau pour le bain. Cette composition est l’une des versions les plus souvent copiées du thème des Dames au Bain. On en connaît notamment une autre version, vêtue dans les collections de la Société archéologique de Montpellier et une autre encore au musée des Beaux-Arts de Lyon. La disposition évoque immanquablement le double portrait dit de Gabrielle d’Estrées et sa sœur la duchesse de Villars, panneau sur bois daté des dernières années du XVI^e siècle et conservé au musée du Louvre. Manque cependant sur ce tableau, le geste du pincement du sein. De fait, notre tableau et celui du Louvre firent partie, au XIX^e siècle de la même collection, et ce sont sans doute les inscriptions apposées sur celui de Fontainebleau qui créèrent l’identification de ces deux créatures avec la célèbre maitresse d’Henri IV et sa sœur cadette. Les chairs de porcelaine, le raffinement précieux des poses témoignent de l’influence de la peinture flamande sur les artistes français de la fin du XVI^e siècle et de l’importance de la culture du bain aristocratique, emblématique de Fontainebleau depuis le règne de François I^er.

Expositions
2019, Château de Chantilly, La Joconde nue. Le mystère enfin dévoilé.