La geste napoléonienne a dans son sillage entraîné les soldats et embrigadé les artistes. Aux coups de sabre des militaires répondent le burin des graveurs, le ciseau des sculpteurs et le pinceau des peintres. Fondateur d’un ordre nouveau qu’il espérait durable, Napoléon a mobilisé les énergies et fasciné les esprits par la force des images créées pour sa personne. Napoléon était pleinement conscient de cette nécessité d’imposer son image par les arts. Héros sur le champ de bataille, chef d’Etat fondateur d’institutions nouvelles, restaurateur de la prospérité matérielle du pays, pacificateur des esprits par la paix civile et le Concordat, conquérant chéri de la Victoire, il lui fallait imposer cette image dans ses palais, au Salon des artistes vivants et dans l’opinion. En cela, il fut servi par des hommes aux talents exceptionnels, Napoléon refit du palais de Fontainebleau, délabré et vidé au sortir de la Révolution, ce qu’il avait toujours été : un fleuron de la Couronne. Ce