John Haynes-Williams (1836-1908)
Deuxième moitié du XIXe siècle
H. 77,5 cm ; L. 117 cm
Huile sur toile
Château de Fontainebleau, F 2017.20
Galerie des Fastes.
Si le château de Fontainebleau a été qualifié de « Nouvelle Rome » par Vasari au XVIe siècle, en référence aux artistes italiens qu’il a pu attirer et à l’émulation artistique digne de la Ville Éternelle dont il a constitué l’épicentre, son aura s’étend au-delà de la Renaissance italienne pour toucher l’Europe du XIXe siècle.
Le château, son architecture et ses décors n’ont cessé d’y inspirer des maîtres français tels qu’Ingres ou Delacroix, mais également le peintre anglais John Haynes-Williams.
Ce dernier a étudié à Worcester et Birmingham est avant tout un peintre de scènes de genre, mais comme nombre de ses contemporains, il s’est aussi attaché à reproduire de somptueux intérieurs. Le château de Fontainebleau occupe une place importante dans son œuvre puisqu’il livra également des vues de la salle Ovale ou de la salle du Trône, toutes deux en collection particulière. Le peintre rend compte avec fidélité sur ce tableau du chef-d’œuvre de peinture, stuc et menuiserie réalisé par Rosso, Primatice et Scibec de Carpi dans les années 1530, et qui constitue l’un des points d’orgue du décor du château. On y reconnaît la peinture de l’éducation d’Achille par le centaure Chiron, les Ignudi de stuc ou bien les emblèmes de François Ier sculptés dans le bois. Au loin, quelques figures animent le vaste espace offert à notre vue, personnages discutant ou désignant du doigt des éléments du décor. Le peintre s’autorise cependant une fantaisie : le rideau venant voiler la paroi de la galerie sur notre droite, à la manière d’un théâtre nous révélant son somptueux décor de scène.
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