Etienne-Hippolyte MAINDRON (Champtoceaux, 1808 – Paris, 1884)
1859
Marbre
H. 200 cm
PFH-9399
Château de Fontainebleau, bassin des Cascades
Un artiste éclectique
D’origine modeste, Maindron fut élève de David d’Angers, qu’il assiste sur le chantier du Panthéon. Par la suite, il pratique tout type de sculptures : architecturale, décorative, mémorielle, funéraire, animalière, portrait en buste, relief et médaille. Il a notamment été sollicité pour deux groupes aujourd’hui conservés à l’église Notre-Dame de Cholet : Sainte Geneviève par ses prières désarme Attila (1857) et Le Baptême de Clovis par Saint Rémi (1865).
Certaines œuvres sont visibles aussi au cimetière du Père Lachaise, dont la Tombe du général Bruat et de sa femme (1857).
Il présente au Salon de 1852, le plâtre de Geneviève de Brabant. Remportant un certain succès, il réalise à la suite un marbre, qui est sélectionné pour l’Exposition Universelle de 1867.
Une légende médiévale
La légende de Geneviève de Brabant est connue grâce au père jésuite René de Cériziers, qui publie en 1647, L’Histoire de Geneviève ou l’Innocence inconnue. Son récit s’appuierait sur un texte en latin de Matthias Emmich, publié en 1472, consacré au pays de Tongres, province septentrionale de l’ancienne Gaule, au Moyen-Âge.
Geneviève est une princesse du Brabant, au VIIIe siècle, mariée au palatin Siffroi. Celui-ci, contraint de la quitter pour rejoindre Charles Martel et ses armées, la confie à son intendant Golo. Geneviève vient de tomber enceinte de Siffroi. L’intendant Golo tente de séduire Geneviève, qui se refuse à lui. De dépit, il l’accuse de porter le fruit d’un adultère et en informe Siffroi, qui ordonne de noyer Geneviève et son enfant.
La pure Geneviève émeut les hommes chargés d’exécuter la sentence, qui, préférant lui laisser la vie sauve, l’abandonnent dans la forêt. Geneviève et son enfant survivent, aidés d’une biche notamment, jusqu’à ce que Siffroi, lors d’une chasse, les rencontre. Ne doutant pas du caractère miraculeux de ces retrouvailles, Siffroi comprend la vérité et fait exécuter Golo tandis que Geneviève dédie une chapelle en l’honneur de la Vierge, à l’endroit même des retrouvailles des époux et de leur enfant.
Geneviève, l’enfant, la biche
Le groupe sculpté par Maindron présente Geneviève en mère attentive, presque craintive, comme le serait une biche avec ses petits dans la forêt. Par une torsion du buste, la mère surveille leurs arrières. La biche, derrière elle, broute, tandis qu’elle allaite l’enfant, tel que le raconte la légende.
Le contexte forestier et sauvage de la scène est suggéré par la continuité entre les cheveux de Geneviève et les poils de la biche.
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