Peintre d’histoire, ami de Gérard de Nerval et Théophile Gautier et grand amateur des maîtres italiens qu’il copie au Louvre, Landelle exécuta de nombreuses commandes officielles sous la Monarchie de Juillet puis le Second Empire. Ce tableau lui est commandé en 1848 pour orner les murs de la Salle des Bijoux du Palais du Louvre. Alors que le goût « historique » est à son apogée, il peint ici un inventaire des trésors de la Renaissance : la figure féminine à la silhouette curviligne, coiffée à la mode du XVIe siècle, désigne un cartouche sculpté aux accents bellifontains sur lequel sont inscrits les noms de Michel-Ange, Léonard de Vinci, Palissy ou encore Primatice. Si les peintres italiens sont à l’honneur dans ce tableau à travers le François Ier du Titien dans le médaillon et les anges inspirés de Raphaël, la France est présente à travers les arts du feu. Aux pieds de la figure, une coupe émaillée en grisaille et or rappelle les créations de Léonard Limosin et le goût pour ce type d’objets à partir des années 1820. À droite, l’aiguière richement décorée au premier plan évoque les faïences italianisantes de Nevers au XVIIe siècle et plus particulièrement une monumentale paire d’aiguières à anses de dragon conservée au Musée du Louvre. C’est d’ailleurs sur la panse de cette aiguière que le peintre choisit d’apposer en 1853 sa signature.
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