En 1859, la France signe un accord d’amitié et de commerce avec le Japon, ce qui initie une série d’échanges diplomatiques et de cadeaux à l’occasion de la venue en Europe des ambassadeurs du Japon en 1862 et en 1864. Reçus par l’empereur Napoléon III et l’impératrice Eugénie au palais des Tuileries, les envoyés du Tokugawa Iemochi bénéficient même en 1864 d’une visite du château de Fontainebleau.
L’administration japonaise devait connaître le goût particulier de Napoléon III pour les armures anciennes et décide d’inclure en 1864, parmi la liste des présents apportés par l’ambassade de Ikeda Nagoki, une armure contemporaine de guerrier japonais, de fabrication récente, à l’attention particulière de l’Empereur. Celle-ci correspond à la mode des armures « rétro » (fukkochô), se traduisant par de somptueuses copies du grand harnois de cavalier du début du Japon féodal (XIIIe-XIVe siècles).
Arrivée à Fontainebleau vers 1865, cette armure est installée sous la Troisième République au sein du musée Chinois. Dans les années 1970, lorsqu’il est décidé de restituer ce dernier dans son état Second Empire, l’armure japonaise est mise en réserve. Pendant plus d’un siècle, elle avait été présentée sur un mannequin de fortune sans respecter la logique de montage de ces objets complexes (inversion face et dos de la cuirasse, placement des épaulières au niveau des hanches…). L’armure présente donc un fort empoussiérement, mais également différents désordres structurels et superficiels.
À ce titre, cet objet mérite une restauration complète afin d’être présenté au grand public dans les meilleures conditions, d’en faire comprendre la qualité comme l’importance, mais également d’enrichir la compréhension des relations entre l’Occident et le Japon au XIXe siècle.
Cette opération complexe de restauration est le préalable à l’installation sur un mannequin. La présentation de l’objet dans le musée Chinois s’effectuera selon la tradition japonaise, à savoir l’armure placée « assise » sur une caisse. Une vitrine spécifique à structure en bois et verre extra-clair avec filtre antiultraviolets sera spécialement fabriquée afin de s’harmoniser avec le mobilier ancien du musée Chinois.
La restauration envisagée permettra de sauvegarder et valoriser cet objet unique qui sera alors dévoilé au grand public.
OBJECTIF : 50 000 €