La galerie des Cerfs
C’est en janvier 1600 qu’Henri IV donna l’ordre de construire cette grande galerie de 74 mètres de long et de 8 mètres de large, reliant la cour Ovale à la volière. Située au rez-de-chaussée de la galerie de Diane, la galerie est percée de vingt baies séparées par des pilastres. Elle fut décorée de grands tableaux peints à l’huile sur plâtre par le peintre Louis Poisson. Treize vues cavalières des principaux châteaux et forêts de chasse des domaines royaux – dont les châteaux de Madrid, Saint-Germain-en-Laye, Chambord, Amboise, Blois, Villers-Cotterêts, le Louvre, Vincennes et Fontainebleau – s’insèrent dans des cadres imitant le stuc et des cartouches au motif de cuir.
Son appellation provient des quarante-trois têtes de cerfs en plâtre et aux yeux en émail, surmontées de bois naturels de cerfs chassés entre le règne d’Henri II et celui de Louis XV. Cette galerie de trophées royaux renferme, une collection de statues en bronze, dont la Diane chasseresse « jetée en bronze » en 1603 par Barthélémy Prieur, d’après l’original antique en marbre blanc, aujourd’hui au Louvre. Mais les pièces majeures de cette collection sont les grands bronzes que François Ier avait fait couler à Fontainebleau à partir des moules rapportés par Primatice du Vatican vers 1542. Témoignant de l’influence de l‘Antiquité sur les artistes européens du XVIe siècle, ces répliques des chefs-d’œuvre antiques du Laocoon, de l’Apollon du Belvédère, de la Vénus de Cnide ou de l’Ariane endormie, consacraient Fontainebleau en « nouvelle Rome », porte d’entrée des canons gréco-romains dans la France de la Renaissance.
La salle des Colonnes
C’est en prévision du grand mariage à Fontainebleau du duc d’Orléans, fils du roi Louis-Philippe, avec la princesse Hélène de Meklembourg-Schwerin, en mai 1837, que l’architecte Eugène Dubreuil conçut, au rez-de-chaussée de la salle de Bal, cette grande salle d’attente au décor fastueux devant tout aux illusions de l’art. Le plafond céruléen, à motifs Renaissance, est en carton-pierre. Il est soutenu par des colonnes jumelées en bois, et leur apparence de marbre n’est due qu’aux habiles pinceaux des décorateurs.
Ces colonnes, qui donnèrent son nom à la salle, se dégagent sur fonds de miroirs. Pour parfaire le décor, le sculpteur Jean-Baptiste Louis Plantar y fit installer, en 1836, une cheminée en marbre provenant du salon d’Apollon à Versailles, qu’il fit enrichir de bronzes dorés. Si cette salle n’était destinée qu’à servir de salle d’attente ou d’occasionnelle salle à manger, elle fut le décor, le 30 mai 1837, du mariage luthérien du duc d’Orléans avec la princesse Hélène de Meklembourg-Schwerin.
Le vestibule Saint-Louis
Dans la première moitié du XIXe siècle, les séjours de cour nécessitèrent de revoir la distribution verticale autour de la cour Ovale. Au rez-de-chaussée du vieux donjon fut donc aménagé, sous Louis-Philippe, un vestibule néogothique rendant hommage au passé médiéval et aux origines de Fontainebleau. Sous des voûtes à ogives fleurdelysées inspirées de la Sainte-Chapelle de Paris, on installa une sorte de sanctuaire commémoratif dédié aux grands rois ayant marqué l’Histoire du château. Si les grandes statues de plâtre des deux plus importants monarques de la Renaissance, François Ier et Henri IV, se font face en son centre, les rois du Moyen-Âge se tiennent dans des niches latérales : Robert II, à qui l’on attribuait alors – à tort – la construction du château, fait face à Louis VII, le roi sous le règne duquel Fontainebleau entra dans l’Histoire. Philippe Auguste, en armure de croisé, se dresse face à son petit-fils Saint Louis, souverain emblématique dont les nombreux séjours, au XIIIe siècle, coiffèrent de prestige la vieille demeure royale. Ce vestibule Saint-Louis est suivi par un escalier à vis à noyau creux desservant les étages, et dont la splendide balustrade de menuiserie reproduit les caducées ponctuant celle de l’escalier en Fer-à-cheval.
La chapelle basse Saint-Saturnin
La chapelle basse Saint-Saturnin est située au rez-de-chaussée de la chapelle haute. Originellement dédiée aux serviteurs de la cour, elle fut construite dans les années 1530 sous le règne de François Ier et servit, durant les travaux de construction de la chapelle haute, d’oratoire principal pour la cour. C’est dans cette chapelle que fut par exemple baptisé, le 19 janvier 1544, le futur François II. Au XIXe siècle, alors que la chapelle haute était devenue une bibliothèque par la volonté de Napoléon Ier, la chapelle basse devint l’oratoire de la famille royale, et sa décoration fut en grande partie reprise : entre 1834 et 1836, sous le règne de Louis-Philippe, les baies du chevet reçurent des vitraux de style gothique, représentant Saint Saturnin, Saint Philippe et Sainte Amélie, saints patrons de la famille royale. Réalisés à la manufacture de Sèvres, ils furent exécutés d’après les dessins de la princesse Marie, fille du roi.