Restauration

Restauration de l’escalier en Fer-à-cheval

Le château de Fontainebleau lance la troisième et dernière phase de l’escalier en Fer-à-cheval. Rendez-vous en mars 2021 pour découvrir l’emblème de Fontainebleau dans toute sa splendeur !

L’escalier en Fer-à-cheval : un chef d’œuvre architectural

L’escalier en Fer-à-cheval est l’image même du château de Fontainebleau. Témoin des grandes heures de l’Histoire
et objet de fascination, ce chef d’œuvre aux formes atypiques est une prouesse architecturale imitée dans toute
l’Europe.

Durant la Renaissance, et même encore parfois à l’âge classique, l’accès à l’appartement du souverain nécessite la présence d’un grand escalier extérieur, susceptible d’accueillir, par son ampleur, des cortèges accompagnant les souverains en visite ou leurs ambassadeurs. Le premier escalier construit en 1559 par l’architecte Philibert Delorme, en lieu et place de celui que nous voyons aujourd’hui, désignait de manière habile, par son caractère virtuose, l’accès à l’appartement projeté pour Henri II. Né au château de Fontainebleau, Louis XIII commanda en 1632 à Jean Androuet du Cerceau la reconstruction de l’escalier de Philibert Delorme en suivant la même logique
architecturale, tout en proposant un programme décoratif complet habillant la façade d’une terrasse supérieure et de motifs sculptés encadrant l’entrée des appartements. 

A partir du règne de Louis XIV, l’escalier sert de décor grandiose pour accueillir les princesses venant se marier avec un fils de France. C’est sur cet escalier que furent accueillies la duchesse de Bourgogne en 1697, Marie Leszczynska en 1725 ou encore Hélène de Mecklembourg-Schwerin en 1837. 

Ainsi, l’escalier et toute la cour du Cheval Blanc firent l’objet de nombreuses représentations gravées qui diffusèrent cette image clairement reconnaissable de Fontainebleau. C’est le 20 avril 1814 que l’escalier en Fer-à-cheval entre dans la légende en devant le théâtre des fameux Adieux de Napoléon Ier à sa garde. L’escalier, avec son mouvement complexe et sa monumentalité évidente, devint alors le symbole même de la fin de l’épopée napoléonienne. Toute l’imagerie impériale s’en empare sous le Second Empire, bien sûr, mais aussi sous la IIIe République comme un signe – ou un insigne – à travers lequel on reconnaissait tout de suite Fontainebleau, qui résumait en quelque sorte à lui seul cette maison si complexe. Sa fortune formelle fut d’ailleurs considérable. Du château de Courances au palais princier de Monaco en passant par la cour Visconti du Louvre, l’escalier en Fer-à-cheval de Fontainebleau est devenu le symbole même de la magnificence, de la grandeur et de la continuité historique. 

Aujourd’hui, badauds et visiteurs sont attirés par son magnétisme et immortalisent volontiers leur ascension. Mariages, photos de classes, groupes de retraités, corps militaires, familles, amoureux, chacun partage une histoire personnelle avec l’escalier. Témoin de notre quotidien, il se raconte à travers nos albums photos.

L’emblème de Fontainebleau en travaux

Une structure menacée et des ornements détériorés

Les études et diagnostics ont montré un état alarmant de l’escalier. En effet, la structure en grès de l’escalier est menacée par des infiltrations d’eau et le développement de micro-organismes, sous formes de mousses, de lichens et d’algues, qui favorisent l’altération de la pierre. Ces algues donnent à l’escalier sa teinte noir brillant les jours de pluie. Par ailleurs, les marches reposent depuis le début du XXème siècle sur une dalle en béton aujourd’hui très fracturée et l’eau retenue dans les pierres entraîne leur dissolution, donc la détérioration progressive des parements et des ornements. Enfin, le subtil appareillage de l’escalier est largement masqué par de nombreuses et grossières campagnes de rejointement.  

Trois phases de restauration et deux ans de travaux 

Les travaux de rénovation comprennent l’ensemble de la structure et les deux volées. L’escalier sera ainsi entièrement démonté afin de consolider sa fondation fragilisée par le temps. Tout au long du chantier, des restaurateurs et sculpteurs apporteront leur savoir-faire et des entreprises spécialisées mettront en œuvre des techniques innovantes et adaptées.

 

La phase 1 : des ornements sculptés qui ont retrouvé toute leur splendeur

La première phase a débuté en septembre 2019 et s’est attachée à restaurer les ornements sculptés très endommagés du pavillon central de l’escalier, couronnement de l’escalier. Particulièrement endommagées par les intempéries et des réparations hasardeuses, les sculptures étaient dans un état de conservation inquiétant, avec des pertes de matières importantes. La restauration a consisté en un nettoyage fin des sculptures, une consolidation des matériaux et des reprises pour combler les manques. La dédicace au nom de Charles IX au sommet du pavillon a été déposé. Elle a été restaurée mais elle a été mise en réserve pour des raisons de fragilité.
Une copie a été réalisée pour la remplacer. 


La phase 2 : une terrasse et une galerie magnifiées

La deuxième phase, qui s’est déroulée de juin 2020 à février 2021, a permis de lancer les travaux de la terrasse, de la balustrade supérieure et de la galerie située en dessous de l’édifice. Les dalles de parements de la terrasse ont été retirées pour améliorer l’étanchéité de l’escalier. Elles ont ensuite été remises en place ou remplacées pour les plus abimées. L’ensemble des éléments ont été nettoyés par Kärcher, de la terrasse à la galerie intérieur en passant par la balustrade supérieure. Les parties sculptées ont été restaurées et certaines lacunes complétées. Un important travail a consisté à supprimer les joints ciment, en veillant à ne pas détériorer la pierre ou le grès, puis à rejointoyer les parements avec un mortier de chaux. 


La phase 3 : les deux volées de marches

La troisième et dernière phase, qui durera 1 an, achèvera cette spectaculaire rénovation en rendant aux deux volées de marches leur éclat d’origine. Après un traitement biocide, l’escalier sera nettoyé à l’aide de dispositifs d’extraction par pulvérisation, puis à la vapeur à haute pression pour éliminer les recouvrements biologiques. Les dépôts de calcaire sous l’escalier seront retirés et éclaircis en appliquant le même procédé. Les résidus de calcaire seront ensuite enlevés à l’aide de compresses par un restaurateur. La restauration de l’édifice passera par un travail fondamental de maîtrise de l’eau qui consistera à déposer les marches et à remplacer la dalle en béton par un soubassement véritablement étanche, par une purge systématique des matériaux de restauration néfastes et par un travail fin sur les épidermes. Les marches seront ainsi entièrement démontées afin de consolider et de reprendre l’étanchéité de l’extrados des voûtes.

UN APPEL À PROJET POUR UNE BÂCHE DÉCORATIVE

Un mécénat doublé d’un projet artistique

Les travaux de rénovation rendent les monuments invisibles pendant toute la durée des opérations. Dans le cadre de cette restauration, l’escalier sera masqué pendant plus d’un an. Durant cette dernière phase de travaux pour laquelle Kärcher contribue, l’escalier sera recouvert d’une bâche décorative de 23 mètres de long et 7 mètres de haut. 

En effet, habiller la bâche mise en place pendant toute la durée des travaux permet au public de continuer à visiter les lieux sans être perturbé par les échafaudages, tout en recréant un point d’attention sur le monument, là où les passants n’auraient sans doute marqué aucun arrêt. Plus encore, ces phases de restauration sont pour les artistes des surfaces d’expression importantes qui leur permettent également d’étendre leur renommée. C’est donc naturellement que Kärcher, mécène également des Beaux-Arts de Paris, a proposé au château de Fontainebleau de financer la création d’un.e jeune artiste de l’École pour imaginer le décor de la bâche. Un appel à projet artistique a été lancé en collaboration avec les Beaux-Arts de Paris auprès des étudiants et jeunes diplômés. Une opportunité pour les jeunes artistes d’exercer leurs talents et de faire connaître leur travail dans une période par ailleurs fort difficile pour le monde artistique.


La création gagnante : entre art, histoire et restauration de l’emblème bellifontain

Ce partenariat permet de valoriser le parcours d’un.e jeune artiste, en rémunérant son travail et en lui donnant une visibilité internationale durant un an. Le projet a recouvert de nombreux enjeux puisque les critères de sélection ont porté sur la capacité des jeunes artistes à intégrer dans leur création, en plus de leur vision artistique singulière, l’histoire du château de Fontainebleau, le caractère unique de son escalier en Fer-à-cheval ainsi que l’intérêt de sa restauration, véritable révélateur architectural et patrimonial. Par ailleurs, ils ont dû, étant données les grandes dimensions de la bâche, réfléchir à l’échelle de leur création visuelle. Au total, 27 artistes de l’Ecole nationale des Beaux-Arts de Paris ont concouru et 17 projets ont été pré-sélectionnés.

La lauréate est Domitille Siergé, étudiante en 5ème année aux Beaux-Arts de Paris, suite à la délibération du jury final le 24 février dernier. Associée ensuite aux différentes étapes de fabrication de la bâche, elle a le privilège de voir son projet décliné à échelle monumentale dans la cour d’Honneur du château de Fontainebleau. 

Après avoir fait des recherches sur les différents règnes ayant marqué Fontainebleau, de la Renaissance au Premier Empire, Domitille Siergé a eu l’idée de dessiner une scène mêlant images anciennes et modernes, basée sur une mise en abîme. Sa réalisation retrace à la fois la restauration de l’escalier en Fer-à-cheval mais aussi toute la portée historique qui font de lui un des emblèmes du château de Fontainebleau. Par ailleurs, l’escalier en Fer-à-cheval sera illuminé une nuit par an durant 3 ans dans les couleurs emblématiques de la marque, afin de célébrer cette contribution de Kärcher à la rénovation de ce site prestigieux que Napoléon Ier qualifie de « Demeure des rois » car tous y ont séjourné.

Mécènes de l’escalier en Fer-à-Cheval


Pour aller plus loin

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Horaires d'ouvertures

Le château est ouvert tous les jours, sauf le mardi, le 1er janvier, le 1er mai et le 25 décembre.

D’octobre à mars : 9h30 à 17h (dernier accès à 16h15).

D’avril à septembre : 9h30 à 18h (dernier accès à 17h15).

Le parc et les jardins sont ouverts, dans les conditions habituelles, gratuitement.

Le restaurant est ouvert tous les midis.

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