NAPOLEON Ier ET SON EMPRISE SUR L’EUROPE
De l’iconique portrait d’apparat de Napoléon Ier en costume de sacre, réalisé en 1805 par François Gérard, à la galerie de portraits des frères et sœurs de l’Empereur représentés en rois et reines des états européens qui leur furent accordés, le musée présente le système de domination mis en place par Napoléon Ier, empereur des français et roi d’Italie, et les rouages du pouvoir par lesquels il s’assura la maîtrise de son Empire.
Les fastes de la table impériale
La table, lieu du spectacle du pouvoir depuis l’Ancien Régime, devient pour l’Empereur l’enjeu d’une mise en scène en grande pompe de son régime renouant avec la tradition monarchique. Evoluant dans les codes de l’ancienne monarchie, l’Empereur ressuscite, à l’occasion de son mariage avec Marie-Louise le 1er avril 1810, un « grand couvert » d’apparat où l’Etiquette monarchique règne autour d’une table dressée avec le grand vermeil, dont quelques pièces exceptionnelles sont présentées dans les vitrines.
les arts décoratifs au service de l’Empire
Assainissant l’économie française par la création du « Franc Germinal », Napoléon Ier ravive les grandes manufactures françaises au service de son hégémonie européenne, comme la manufacture de porcelaine de Sèvres, promue vitrine de l’excellence française en Europe. Entreprises privées et manufactures deviennent fournisseuses de la famille impériale, et Paris s’impose en capitale du « luxe », prodigue en trésors artistiques présentés dans les salles.
Napoléon et Marie-Louise
Comment fonder une quatrième dynastie française sans héritier ? Si la figure de Joséphine de Beauharnais est évoquée dans la première salle par le somptueux portrait de François Gérard, c’est la seconde épouse de l’Empereur, la jeune princesse autrichienne Marie-Louise, qui est surtout mise à l’honneur dans le musée. Contraint de divorcer en 1809 de sa première épouse, Napoléon éprouve les vertiges du pouvoir en s’alliant, en 1810, à l’une des plus anciennes familles régnantes d’Europe : les Habsbourg.
L’héritier de l’Empire
Le berceau en orme par Thomire-Duterme, qui a figuré dans la chambre à coucher du palais des Tuileries, ainsi que les tableaux consacrés au fils de Napoléon Ier et la collection de jouets offerts à l’enfant pour parfaire son éducation, permettront de découvrir la figure historique de Napoléon-Joseph-Charles, né aux Tuileries le 20 mars 1811 après un accouchement difficile de Marie-Louise. Ayant reçu, avant même sa naissance, le titre de « roi de Rome », l’enfant destiné à devenir Napoléon II ne règnera jamais. L’avant-dernière salle du musée présente sa destinée après la chute de l’Empire.
La chute de l’Empire et les adieux de Fontainebleau
En 1814, l’invasion de la France par les puissances alliées, ainsi que la capitulation de Paris au mois de mars, poussent Napoléon à se réfugier à Fontainebleau, et à y signer son abdication. Ayant tout perdu, il ne lui reste plus qu’à mettre en scène ses adieux et son départ pour l’île d’Elbe, après une mémorable descente de l’escalier en fer-à-cheval qu’il avait gravi avec enthousiasme dix ans plus tôt. Une évocation de la naissance de la légende napoléonienne, le présentant en Prométhée errant sur le rocher de Sainte-Hélène, permettra de conclure la trajectoire de cet anonyme soldat corse devenu, à la faveur de la Révolution, le maître absolu de l’Europe.