Napoléon Ier en son palais
À la veille de son sacre en 1804, Napoléon Bonaparte décide de faire du château de Fontainebleau l’une de ses résidences. Il ordonne alors la rénovation du palais pour y accueillir le pape Pie VII venu le couronner : le château est remeublé en dix-neuf jours seulement. Il poursuivra l’aménagement de ce fleuron des biens de la Couronne jusqu’à la fin de son règne.
En s’installant en maître à Fontainebleau, l’ancien lieutenant d’artillerie parvenu au faîte du pouvoir veut s’inscrire dans la lignée des monarques qui le précèdent. Il voit dans cette immense demeure un lieu incontournable pour asseoir sa légitimité. Il redessine les jardins, réaménage luxueusement les Grands Appartements, y rétablit l’étiquette qui fixe les usages de la vie monarchique. L’ancienne chambre du Roi devient la salle du Trône où se côtoient désormais symboles impériaux et emblèmes de la monarchie.
Dans les Petits Appartements du rez-de-chaussée se dévoile la vie privée de l’Empereur et de ses deux épouses successives. Joséphine, qui ne peut lui donner d’héritier, y apprendra l’inéluctable séparation. Après elle, Marie-Louise s’y promènera, enceinte du futur roi de Rome.
Mais c’est aussi l’infatigable travailleur que l’on rencontre à Fontainebleau. L’administration de l’Empire occupe sans cesse Napoléon Ier, au point qu’il fait installer un lit dans son bureau. C’est dans le salon voisin qu’il signera son abdication en avril 1814 avant d’adresser ses fameux Adieux à la Garde au pied de l’escalier en Fer-à-cheval.
Napoléon Ier en son musée
Aujourd’hui, le château de Fontainebleau abrite un musée consacré à Napoléon Ier. On y retrouve notamment l’épée et la tunique du Sacre, le célèbre bicorne de l’Empereur, son mobilier de campagne ou encore le berceau du Roi de Rome.
De salle en salle, portraits, bustes et objets d’art présentent les membres de sa famille, dignitaires et officiers de l’Empire. Autant de personnages à qui Napoléon a distribué les trônes et confié l’administration des royaumes d’Europe. Au total, plus de 700 œuvres, la plupart commandées pour servir le projet politique de l’Empereur, racontent la fulgurante épopée napoléonienne.