Le cabaret des princesses de la Famille impériale
Offert en 1813 par l’impératrice Marie-Louise à sa belle-mère, Letizia Bonaparte, ce service présente un rassemblement iconographique unique. La théière est à l’effigie du couple impérial. Sur le sucrier figurent les portraits du roi de Rome et de sa marraine Caroline, reine de Naples. Le pot à lait met à l’honneur Elisa, grande duchesse de Toscane tandis que les tasses sont ornées des portraits des « princesses » : Hortense, épouse de Louis, Pauline, épouse du prince Camille Borghèse, et Catherine de Wurtemberg devenue reine de Westphalie par mariage avec Jérôme.
Un vase orné du portrait de César
Ce vase « fuseau » provient d’une paire destinée à orner l’ex-résidence pontificale du Quirinal devenu palais impérial de Monte Cavallo dans la Rome annexée, « deuxième capitale de l’Empire » et préfecture du département français du Tibre. Le vase acquis par Fontainebleau présente une figure de Jules César. Son pendant, à la figure d’Auguste, reste à acquérir.
Les cadeaux de Marie-Louise aux dames de sa suite
Des étrennes de la Manufacture de Sèvres étaient offertes au nouvel An par l’impératrice à ses suivantes les plus fidèles. En 1812, la duchesse de Montebello reçut une tasse ornée du portrait de l’impératrice en tenue d’apparat ainsi que sa soucoupe ornée de l’aigle impériale. La comtesse de Montalivet, quant à elle, reçut une coupe hémisphérique représentant une course de chevaux au Champ-de-Mars, peinte par Swebach.
Huit assiettes provenant de prestigieux services
La « salle des fastes de la table impériale » du musée Napoléon Ier, connue pour présenter le Grand vermeil que la ville de Paris a offert à l’empereur pour son mariage et le service particulier de porcelaine, est enrichie de quatre assiettes destinées aux deux palais impériaux des Tuileries et de Fontainebleau.
Deux assiettes, peintes par Jean Georget, représentant Mercure et Psyché, et Vénus blessée à la chasse portée par Adonis, appartiennent au service Olympique, dont les formes, décrites par la manufacture de Sèvres comme « nouvelles, élégantes et riches », vinrent parer la table des Tuileries pour le mariage de Jérôme avec Catherine de Wurtemberg en 1807. Ce service Olympique fut ensuite offert au tsar Alexandre Ier de Russie. Deux autres assiettes appartiennent au service « marli rouge, papillon et fleurs », second service de Fontainebleau ornant la table impériale à partir d’octobre 1809. Le château de Fontainebleau s’emploie tout naturellement à reconstituer ce service, dont sept pièces ont déjà été réunies.
Quatre assiettes du service « marli d’or » témoigneront, quant à elles, de l’emprise napoléonienne en Europe et du contexte culturel néoclassique. Ce service, exécuté à Sèvres à partir de 1805, comptait un très grand nombre d’assiettes disponibles pour des cadeaux occasionnels. Deux des assiettes acquises par Fontainebleau sont ornées de vues topographiques, liées à la domination napoléonienne en terre germanique : la Vue de Boppard sur les bords du Rhin et une Cascade dans le parc de Napoleonshöhe. Les deux autres assiettes révèlent le poids de l’Antiquité en ces temps de néoclassicisme, à la fois culture vivante et modèle à égaler. L’une représente un Sacrifice à Esculape, et l’autre L’Éducation.
Ils nous soutiennent...
Hermès, Mercurio SpA-Carlo et Polissena Perrone, la Fonderie Roger, Aurignac Finance, la société Laplace, la galerie Marc Maison, les Amis du château de Fontainebleau, Mme Valérie Cerbourg-Renault, M. Claude Billmann, M. Lionel Sauvage et de nombreux donateurs, avec le soutien de la galerie Aveline et de Camille Leprince.