Le palais médiéval

Les origines du château de Fontainebleau restent mystérieuses. De sa silhouette primitive subsiste encore le donjon, massive construction de forme carrée, et le tracé ovale de la plus ancienne de ses cours. Si le nom de Fontainebleau apparaît pour la première fois en 1137, au détour d’une charte latine du roi Louis VII, sa construction pourrait remonter aux premières années du XIIe siècle, voire aux dernières du précédent. Davantage qu’un simple château de chasse au cœur de la giboyeuse « forêt de Bière », ce premier Fontainebleau fut, dès l’origine, honoré du titre de « palais ». Il accueillit les séjours de rois capétiens qui construisirent et renforcèrent, de règne en règne, l’autorité des « lys de France ». Quant au nom du château, il proviendrait d’une discrète fontaine rompant avec l’aridité de la forêt avoisinante, la fontaine Bliaud, qui offrait une source désaltérante dans les déserts de sable et de rochers des collines environnantes. Au fil des siècles, une rêverie sémantique transforma cette fontaine Bliaud en une « fontaine Belle Eau »…

Le premier roi de Fontainebleau

À quoi pouvait ressembler Fontainebleau au Moyen-Âge ? La vieille cour Ovale conserve approximativement le tracé de ce premier château, ainsi que le seul vestige à la physionomie médiévale évidente : le donjon. Prenant la forme d’une grosse tour carrée, ce massif logis médiéval pourrait avoir été édifié dans les premières années du XIIe siècle ou dans les dernières années du XIe siècle. C’est à son premier étage que s’est trouvée, pendant des siècles, la chambre du roi. De part et d’autre de cette tour se disposait alors un ensemble de bâtiments appuyés sur un mur de courtine épais, réunis autour d’une cour de forme ovale. Un vieux portail au sud en constituait l’entrée.

Le premier roi dont nous pouvons attester la présence à Fontainebleau est Louis VII, sixième souverain de la dynastie capétienne. En 1137, l’année même où il accéda au trône, le jeune roi de 17 ans data une charte royale de son « palais » de Fontainebleau. Durant son règne, Louis VII fit de nombreux séjours à Fontainebleau. Le château lui doit, en 1169, la fondation d’une chapelle consacrée à la Vierge et à saint Saturnin. Si la consécration à la Vierge semblait toute naturelle pour un roi qui avait fait de la Vierge la véritable « reine de France », celle à Saint Saturnin pourrait paraître plus surprenante : elle relevait d’une dévotion royale pour cet évangélisateur du Sud-Ouest de la Gaule, martyrisé à Toulouse, qui passait pour l’un des premiers disciples du Christ. La chapelle de Fontainebleau, consacrée par Thomas Beckett alors en exil en France, attestait le prestige du palais médiéval.

Le monastère de Saint Louis

Dès le Moyen-Âge, Fontainebleau était apprécié par les souverains comme château de chasse. La chasse était alors un rituel, un signe de pouvoir et de rang. Au XIIe siècle, si l’ours et le sanglier étaient encore les gibiers traditionnels des chasses princières, le cerf, doté par l’Église d’une symbolique christique, commençait à devenir le gibier royal par excellence. Si tous les rois n’aimaient pas chasser, la chasse n’en restait pas moins un rituel à la fois sauvage et liturgique, permettant au souverain d’accomplir pleinement son exercice.

Ainsi, au XIIIe siècle, le roi Louis IX, que l’on connaîtrait sous le nom de Saint Louis aimait  à se retirer en ses « chers déserts de Fontainebleau » pour s’y adonner et prier. En 1239, retenu à Fontainebleau par une maladie grave, il fit le vœu de partir en croisade en cas de rétablissement. De retour en 1254 d’une calamiteuse expédition en Égypte et en Terre Sainte, Saint Louis fonda un couvent à proximité immédiate du château : le couvent des Trinitaires.

Ordre rédempteur ayant pour mission le rachat et la libération de prisonniers chrétiens en Méditerranée, les moines Trinitaires (nommés aussi « Mathurins ») bénéficièrent de terrains situés à l’ouest du château sur lesquels furent édifiés, en 1259, un hôpital, des bâtiments conventuels et une église. La présence d’une communauté religieuse à proximité immédiate d’une résidence royale n’avait rien d’inhabituel, mais celle de Fontainebleau allait se révéler d’une importance décisive pour le développement du bâtiment royal. C’est de la liaison, puis de la fusion, de l’enceinte castrale et des bâtiments religieux que naîtra, sous François Ier, la physionomie atypique du château telle que nous la connaissons aujourd’hui.

Une bibliothèque et des étuves

Au XIVe siècle, en pleine épidémie de peste noire, Fontainebleau devint un asile appréciable et régulier pour des rois qui, tout en s’adonnant aux « ébattements » et aux chasses, goûtaient au caractère salubre d’un air considéré comme plus sain et salvateur que celui de Paris. Le palais médiéval avait vu la naissance, en 1268, du futur roi Philippe IV le Bel. C’est dans ce même logis royal, au premier étage du vieux donjon, que ce « roi de fer » décéda en 1314, après un règne ayant considérablement affermi l’autorité des Capétiens.

En 1323, Isabelle de France, reine d’Angleterre, vint à Fontainebleau rendre visite à son frère, Charles IV le Bel (fils de Philippe IV). Dans la deuxième moitié du XIVe siècle, Charles V y installa une bibliothèque, première bibliothèque de l’histoire du château qui ne devait plus s’en passer jusqu’à nos jours. En 1404, la célèbre reine Isabeau de Bavière obtint, de son époux Charles VI, « les forêts de Bière et les villes et lieux de Fontainebleau et de Moret ». Elle résida au château, y faisant aménager des premières étuves qui, tout comme la bibliothèque, connaîtraient une postérité bellifontaine liée à la mythologie de l’eau et des sources. Première « dame au bain » de Fontainebleau, la reine Isabeau fut la dernière grande occupante du château médiéval…

À cause de la guerre de Cent ans (1337–1453), la cour délaissa en effet le Nord de la France pour le Val de Loire. Le château, qui avait traversé les grandes Heures du Moyen-Âge et l’affirmation du pouvoir royal, fut abandonné à l’usure du temps. Qu’en restait-il en 1527 ? Une prestigieuse ruine inhabitable et inhabitée, un château « de très ancien lignage » dont l’histoire semblait déjà appartenir au passé…

Ticket blanc

Billets et tarifs

Billetterie

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Horaires d'ouvertures

Le château est ouvert tous les jours, sauf le mardi, le 1er janvier, le 1er mai et le 25 décembre.

D’octobre à mars : 9h30 à 17h (dernier accès à 16h15).

D’avril à septembre : 9h30 à 18h (dernier accès à 17h15).

Le parc et les jardins sont ouverts, dans les conditions habituelles, gratuitement.

Le restaurant est ouvert tous les midis.

 

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